Les Garo Songsarek du Meghalaya

TIMOUR CLAQUIN CHAMBUGONG

La société garo est relativement connue dans la littérature anthropologique comme matrilinéaire, uxorilocale (matrilocale) et matrifocale. Les régions du Bangladesh et de l’Inde peuplées principalement par les Garo sont tombées sous la coupe de l’Administration britannique au XIXe siècle. La conversion au christianisme dans la région des Garo Hills du Meghalaya située dans le nord-est de l’Inde a débuté à partir de la seconde moitié du XIXe siècle et s’est amplifiée au cours du XXe siècle à travers les institutions administratives et les systèmes d’éducation scolaire. Une minorité de villageois pratiquant la religion songsarek, la religion préchrétienne, cohabitent avec des membres christianisés. L’estimation exacte du nombre d’adeptes de la religion animiste locale reste inconnue. Les Garo songsarek se voient attribuer différentes images dont celle de détenteurs d’une certaine « tradition » garo, de gardiens d’une mémoire et d’une riche littérature orale. L’agriculture sur brûlis, dispositif agraire pratiqué depuis la préhistoire, reste encore largement employée par les villageois de cette région, composée de collines et de forêts tropicales. Les cérémonies songsarek sont basées sur un cycle qui dépend du mode d’agriculture.

Cette étude, fruit d’une recherche de terrain, vise à une meilleure compréhension des relations et des interactions qui régissent la vie quotidienne de certains villageois songsarek dans la région des Garo Hills du Meghalaya. L’attention toute particulière accordée aux rites du début du cycle agraire permet de mettre en lumière et de localiser le rite connu sous le nom d’agalmaka, inscrit dans la vie sociale des villageois, tout en faisant ressortir les changements et les transformations de leur environnement, auxquels ils doivent faire face.